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Agence POM'G

Etre édité: l’inaccessible étoile

Envoi de votre manuscrit aux éditeurs: êtes-vous prêt? Le test en 6 questions.

Après des semaines, des mois, des années de travail, votre roman est enfin terminé, votre essai a trouvé sa conclusion, votre ouvrage technique est complet… Déjà vous l’imaginez trouvant son public, en tête des ventes, commenté avec enthousiasme par les meilleurs critiques, repris en tant que référence par les experts. Des passages sont cités dans les magazines, partagés sur les réseaux sociaux. Les mails de remerciements affluent de vos lecteurs, des confrères vous saluent, et bientôt, de nouvelles perspectives s’ouvrent à vous.

Vous en rêvez, vous y croyez, alors il est temps. Temps de passer à l’étape suivante, celle de l’envoi aux éditeurs: imprimer votre bébé en dizaines d’exemplaires, les glisser sous enveloppe et les timbrer.

Yapluka. Oui mais…

Une petite voix en vous le dit. En édition, beaucoup d’appelés, peu d’élus. Le milieu des maisons d’éditions est un univers très sélectif dont on ne comprend pas toujours les codes de survie. Êtes-vous sûr d’avoir mis toutes les chances de votre côté pour vous faire (bien) remarquer?

Voici un petit passage en revue des 6 questions à vous poser avant d’aller plus loin:

1.   Votre texte est-il vraiment prêt?

D’accord, vous avez mis le point final, peut-être même avez-vous écrit le mot fin. Mais cela ne veut pas dire que votre texte est prêt.

Pour le regard expérimenté d’un comité de lecture, la présentation visuelle de votre texte aura son importance. Le choix de la typographie est primordial. Choisir une police d’écriture classique, numéroter et relier les pages, sont des détails qui font la différence. Tout comme l’attention que vous allez porter à l’orthographe et à la grammaire.

N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées à l’intérieur de votre texte (sous le titre, par exemple) pour ne pas risquer qu’on perde votre lettre d’intention. Imaginer l’éditeur incapable de contacter le potentiel futur [ajouter le nom de votre auteur préféré] alors qu’il tient son chef-d’œuvre entre les mains?

2.   Vous êtes-vous fait relire par un professionnel?

C’est malheureusement l’une des étapes les plus souvent négligées par les auteurs. L’avis d’un proche, d’un ami, d’une vieille grand-mère, d’un conjoint est tout à fait utile, mais il ne vaudra jamais celui d’un parfait inconnu, expert dans le domaine, qui en a vu passer des dizaines avant vous et qui pourra répondre à mille questions que les gens qui vous aiment n’imaginent même pas. Et quand bien même y penseraient-ils, oseraient-ils vous dire ouvertement les choses?

Avez-vous traité le sujet de façon originale, en avez-vous fait le tour? Avez-vous bien pensé la structure de votre récit ou de votre ouvrage? Avez-vous soigné la manière de créer des effets, de susciter l’intérêt du public? Est-ce que c’est clair?

Toutes ces questions sont fondamentales. Elles se résument en une seule: Est-ce que c’est bon?

Un correcteur professionnel verra immédiatement comment faire gagner votre texte en efficacité. Il vous aidera à développer votre style, à éviter les lourdeurs, les longueurs et les incohérences. Il séparera le bon grain de l’ivraie, défrichera l’inutile et le bâclé, pointera l’intéressant à développer, mettra en avant vos forces stylistiques et vous débarrassera de vos mauvaises habitudes. Bref, un bon correcteur vous guidera vers une meilleure version de vous-même et vous rendra encore plus fier de vous et de votre texte.

Cela demande de l’humilité et du travail, mais ceux qui deviennent les meilleurs dans leur domaine, quoi qu’ils en disent, ne le deviennent qu’en travaillant beaucoup, qu’en se remettant en question et qu’en suivant les conseils des experts.

Pourquoi cette étape essentielle est-elle si souvent négligée?

  1. Parce que beaucoup d’auteurs pensent qu’ils n’en ont tout bonnement pas besoin. C’est faux. Même les grands écrivains acceptent de se faire relire par des professionnels.
  2. Parce qu’elle représente un coût dont on ne voit pas de retour immédiat. Mais pensez à cet ami qui voulait devenir guitariste et qui n’a pas hésité à acheter une jolie guitare de plusieurs centaines d’euros. Quand il a eu envie de progresser, il s’est inscrit à des cours, il a vu un professeur particulier, il a investi et il a travaillé. Maintenant, lorsqu’il joue dans vos soirées entre amis, vous entendez la différence. Offrez-vous le même bonheur: le retour et les conseils d’un professionnel pour vous aider à vous améliorer. Payez pour l’essentiel, par pour le superflu. J’ai vu trop d’auteurs amateurs investir des milliers d’euros pour écrire avec un ordinateur dont ils ignoraient toutes les fonctionnalités, et se priver d’investir quelques centaines d’euros pour la relecture appliquée du texte sur lequel ils avaient travaillés pendant de longs mois. Faites de bons choix.
  3. Certains disent encore qu’ils ne veulent pas qu’on touche à leur texte, qu’ils veulent en garder le contrôle parce que, justement, c’est leur bébé. J’ai une mauvaise nouvelle pour eux: si un éditeur les choisit, il fera un travail d’éditeur en relisant, commentant, corrigeant le texte. En exigeant des modifications aussi, souvent en changeant le titre, etc. S’il y a trop de travail, l’éditeur passera son tour.

Faire appel à un correcteur professionnel est une façon très simple d’arriver dans les mains d’un éditeur avec un texte au plus proche de sa version définitive et publiable, et de mâcher la besogne, par étape, d’un possible travail d’édition.

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3.   Quel éditeur choisir?

On n’envoie pas son manuscrit tous azimuts. Les éditeurs sont surchargés d’envois de textes et, une fois le premier tri réalisé sur base de la présentation (point 1), ils trient ensuite sur base de leur ligne éditoriale.

Indiquez un bref résumé de votre livre, en 2–3 phrases maximum, dans une lettre d’intention qui accompagnera le manuscrit. Si ce résumé montre que votre texte n’entre pas dans la ligne éditoriale de la Maison, vous serez recalé, quelles que soient les qualités intrinsèques de votre texte. Ne perdez pas de temps ni d’argent en envoyant votre manuscrit n’importe où. Pensez aux éditeurs débordés et soyez sélectif, dès le départ.

Alors comment savoir? comment choisir?

  1. Regardez dans les livres que vous aimez, qui vous ont inspiré, qui traitent de sujets comparables au vôtre ou dans des styles de même catégorie pour trouver les maisons d’éditions susceptibles d’être intéressées par votre manuscrit.
  2. Parcourez l’internet et allez lire, sur les sites des maisons d’éditions, le descriptif de leur ligne éditoriale. Profitez-en pour noter leurs exigences. La plupart des maisons d’éditions demandent encore l’envoi par la poste des manuscrits. Certaines ont des contraintes de typographies très précises. D’autres acceptent les envois par mail. D’autres ne demandent qu’un synopsis et les premières pages ou le premier chapitre…

Se soucier de la ligne éditoriale, expliquer son choix d’envoi dans une lettre d’accompagnement et respecter les consignes de présentation sont une excellente manière de faire une bonne impression à un éditeur avant d’être lu.

4.   Accepterez-vous l’échec?

La plupart des éditeurs mettent entre 2 et 6 mois pour répondre. Non seulement vous devrez vous armer de patience, mais il est très probable que ces réponses se résument à un NON.

Beaucoup d’éditeurs ne s’expliquent pas, ne se justifient pas. Quand ils le font, c’est en général en s’excusant d’un emploi du temps chargé, d’un agenda d’édition complet, d’une philosophie d’édition dans laquelle vous ne cadrez pas. Rarement, vous recevrez de commentaires sur votre texte, mais si vous avez cette chance, nourrissez-vous des remarques et servez-vous en dans vos prochains écrits.

Si l’idée d’être rejeté vous est insupportable, envisagez peut-être une autre façon de faire vivre votre livre.

5.   Quelles sont les alternatives?

Ce n’est pas parce que les 20 plus grandes maisons d’éditions françaises ont refusé votre texte que vous ne publierez jamais. Il existe en effet des centaines, sinon des milliers, de maisons d’éditions qui s’enthousiasment pour les manuscrits. Vous aurez davantage de choix si vous écrivez de la fantasy que si vous êtes poète contemporain, quoique… D’excellentes maisons d’éditions, d’apparence plus confidentielle, font un merveilleux travail d’édition et publient des textes très intéressants. Cela vous demandera une recherche plus intense et une attention particulière, mais si vous travaillez, si vous poussez votre écriture à s’améliorer, et si vous êtes patient, votre pugnacité et votre motivation peuvent faire la différence.

Vous n’échapperez probablement pas au besoin de faire un peu d’auto-promotion, même auprès d’une grande maison d’édition, alors autant commencé de suite. Allez dans les salons du livre rencontrer des auteurs et des éditeurs et nourrissez votre réseau pour vous faufiler, telle une souris, vers l’éditeur qui est fait pour vous et qui sans doute, vous attend.

Néanmoins, d’autres solutions existent et celle qui vient immédiatement en tête, c’est l’auto-édition. Plusieurs sites comme Lulu et Edilivres permettent de faire imprimer son manuscrit comme un livre. Vous pouvez aussi choisir d’éditer à compte d’auteur ou d’éditer en ligne uniquement (e-book). Amazon prévoit une plateforme pour les auteurs amateurs qui veulent se faire plaisir en partageant leurs récits.

Ne vous leurrez pas, même si vous êtes un très bon auteur, l’auto-édition n’est qu’une impression de luxe. A vous de faire tout le boulot: soigner votre écriture et votre présentation tout seul. A vous d’assurer la promotion en démarchant des libraires, en vous rendant vous-même sur des marchés et des salons ou en partageant votre actualité sur vos réseaux sociaux. Dans tous les cas, cela ne remplacera jamais un livre choisi, corrigé, édité et distribué par un (vrai) professionnel de l’édition.

Enfin, si beaucoup d’auteurs auto-édités s’intéressent davantage à leur photo de couverture qu’aux qualités de leur texte, sachez quand même que certaines “petites” maisons d’éditions se sont spécialisées dans la recherche de perles au milieu des coquilles vides. Un texte bien écrit, relu, corrigé de manière professionnelle et bien promotionné, peut susciter leur intérêt et attirer leur attention sur vous et vos talents.

6.   Pourquoi je le fais?

Ceux qui n’écrivent pas par plaisir ont parfois du mal à comprendre les auteurs. On écrit pour se sentir vivant. Comme le musicien avec son instrument, l’acteur sur scène, le peintre devant sa toile.

Écrire, vous ne devez le faire que pour vous-même, pour vous faire plaisir, pour partager vos pensées, vos idées, votre expérience, votre point de vue avec ceux qui le voudront, mais surtout pas pour être publié, édité. Encore moins pour en vivre. Oubliez l’idée de vivre de votre plume. C’est un privilège qui n’est, malheureusement, réservé qu’à une très très faible minorité d’auteurs.

Par contre, il n’est pas exclu d’en percevoir un peu d’argent ou d’en retirer une notoriété qui se répercute sur votre activité professionnelle (si vous écrivez un livre d’expertise dans votre secteur d’activité, par exemple), mais ne le faites pas avec cette seule motivation. Vous perdriez tôt ou tard l’âme qui vous anime .

Dernier conseil: n’attendez pas!

Tenter l’aventure de l’édition demande du travail, une préparation efficace, une attention aux détails et ensuite, de la patience. Mais je vous en prie, n’attendez rien. Ne guettez pas le facteur en faisant le pied de grue devant la boite aux lettres. Ne surveillez pas votre boite mail dans l’espoir de…Continuez. Lancez-vous dans le projet suivant. Travaillez par vagues: faites vos envois aux éditeurs par 8 ou 10 lettres à la fois, peaufinez votre lettre d’accompagnement, mais ne réduisez pas votre vie à l’attente d’une réponse positive. Non, vivez.

Vivez, aimez, rêvez… Et attelez-vous déjà à votre livre suivant.

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#Ecriture #Jepubliemonroman