Soyez Grandiose !
Quel rapport, me direz-vous, entre la littérature et la géographie ? En quoi ces impressionnantes cascades gigantesques sont liées à mon amour du mot et de l’écriture ?
Eh bien ce qui me fascine ici, c’est l’oxymoron, la figure de style où s’associent deux termes d’apparence opposés : Victoria’s falls. Les chutes Victoria. La chute et la victoire. La victoire dans la chute.
Peut-on chuter, échouer et cependant être victorieux ? La réponse est oui. Le tumulte du fleuve conduit à la cascade vertigineuse et bouillonnante, mais en contre bas, quelques mètres plus loin, le fleuve retrouve le calme et la douceur, abreuve la jungle et la nourrit de toute la tendresse et la richesse nécessaire à sa luxuriance et à sa beauté.
Tout est question de distance. Et de temps.
Lorsqu’on a la tête sous l’eau, que le courant rapide nous bouscule et nous frappe contre les rochers, on ne peut sentir que la douleur et la perte de repère, mais quand on sort la tête de l’eau, qu’on s’élève pour regarder les choses d’un peu plus loin, on découvre l’ampleur d’un paysage beau à couper le souffle. On découvre en plan large une vision long terme et on retrouve le chemin. La vie, l’énergie, le sens. La vie n’est qu’un cycle, comme le cycle de l’eau, une alternance de moments où l’on chute et d’autres où l’on s’élève.
Et si l’on pouvait se souvenir du nombre de chutes qu’on a faites en apprenant à marcher, on ne parlerait jamais d’échec.
La prochaine fois que vous aurez l’impression d’échouer, de chuter, de tomber, rappelez-vous simplement que vous êtes en vie, ce qui veut dire que vous êtes encore et toujours un pro de la Cascade !
Et que vous soyez en train de marcher, de courir, de tomber ou de vous relever, soyez comme les chutes Victoria, soyez grandiose !
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